Rechercher pour :

lundi 1 juin 2020

Pour nos thés, je pars tous les ans dans les régions les plus reculées de Chine


Lyne Wang a fondé la boutique Terre de Chine, pour faire découvrir les thés, naturels et subtils, qu’elle buvait dans son enfance, à Shanghai. Lors de ses voyages dans des régions reculées de chine, il lui arrive de trouver des œufs au thé, souvenirs de temps heureux avec ses grands-parents.
Par Camille Labro Publié le 08 mai 2020 à 15h21
Lyne Wang
Lyne Wang

« La première fois que j’ai quitté Shanghai, c’était pour aller à Paris. J’avais 25 ans, je terminais mes études de médecine (occidentale) et il me fallait partir coûte que coûte. Fuir mes parents et leur carcan. Leur éducation était si stricte que jusqu’à 24 ans, je n’ai pas eu le droit de passer plus d’une journée hors du foyer. Quand je sortais, je devais être rentrée avant 20 heures, sans quoi je passais la nuit sur le palier. Le dimanche, mon frère, ma sœur et moi étions enfermés dans une pièce pour finir nos devoirs – c’était la condition pour pouvoir manger. Je ne me rappelle pas avoir jamais vu mes parents sourire. L’un de nos seuls plaisirs, c’était d’aller nous promener avec nos grands-parents, pour acheter et grignoter des œufs au thé dans la rue. À l’époque, Shanghai comptait encore de nombreuses maisons en bois et ruelles pavées, on trouvait des œufs au thé à tous les coins de rue et dans les marchés, c’était un snack populaire vendu par des vieilles dames pour caler les petites faims. Maintenant, c’est une mégalopole aseptisée, les gratte-ciel modernes ont remplacé les baraques traditionnelles, il n’y a plus ni marché ni œufs au thé.

Je n’ai pas vraiment choisi où fuir : quand une amie m’a proposé de partir en France avec elle, je me suis précipitée. Je ne parlais pas un mot de français, je n’avais pas d’argent, mon diplôme chinois n’était pas reconnu ici. J’ai commencé à faire des petits boulots à droite à gauche, tout en apprenant le français, et après une tentative infructueuse pour trouver du travail en Chine en milieu hospitalier, je me suis définitivement installée en France. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré mon futur mari, un métis chinois français, né à Paris. Nous étions en 1997, les gens ignoraient tout de la Chine. Nous avons décidé de faire découvrir notre pays à travers son artisanat, sa culture et son histoire, et d’ouvrir une boutique près de Beaubourg, nommée Terre de Chine. Nous y servions également du thé, et j’ai commencé à me plonger dans le sujet.

Au début, je n’y connaissais pas grand-chose – pas plus qu’à la médecine chinoise, qui est étroitement liée à l’alimentation. Nous achetions nos thés chez Dammann Frères et autres fournisseurs du genre. Un jour, le propriétaire d’une marque bien connue m’a fait visiter son laboratoire et j’ai vu tous les arômes artificiels utilisés pour parfumer les thés. Je me suis rendu compte que cela ne correspondait en rien à ce que je voulais faire, ni à l’idée que j’avais du thé – celui, naturel et subtil, que je buvais dans mon enfance. Nous avons décidé d’aller chercher des grands crus sur le terrain, et de ne travailler qu’avec des producteurs indépendants et authentiques. Tous les ans, je pars à la rencontre de ces artisans formidables dans les régions les plus reculées de Chine. Parfois, dans ces petits villages de campagne et de montagne, je trouve encore un œuf au thé. Cet œuf, c’est quelque chose de simple, de très beau et de très symbolique aussi. Il représente toute la culture ancestrale chinoise, les traditions populaires, et mon enfance lointaine. »

« Un jour, le propriétaire d’une marque bien connue m’a fait visiter son laboratoire et j’ai vu tous les arômes artificiels utilisés pour parfumer les thés. Je me suis rendu compte que cela ne correspondait en rien à ce que je voulais faire, ni à l’idée que j’avais du thé. »

http://www.terredechine.com/

dimanche 26 avril 2020

武夷山茶园 Jardin de thé Wuyishan

今天朋友们去山场察看茶叶
山场环境太美了,最后一张照片,左边的是正岩,中间一条马路,右侧的半岩,确实不一样
Aujourd'hui, mes amis sont allés à la montagne pour inspecter le thé
L'environnement montagnard est si beau. Sur la dernière photo, le côté gauche est Zhengyan, une route au milieu, et le Banyan à droite.