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jeudi 9 mars 2017

Maison de thé du Sichuan


Dans le Sichuan à双流县 Shuāngliú Xiàn, se trouve à 20 km du centre-ville de Chengdu -观音阁, Guānyīn gé (pavillon de Guanyin) – la maison de thé centenaire parfaitement préservée. Les habitants locaux, en particulier des hommes âgés, s'y rendent pour apprécier le temps qui passe.

Les maisons de thé (茶馆, Cháguǎn) sont des lieux de rencontre et d'échange. Elles existent depuis des siècles au cœur de la vie sociale de nombreux Chinois. 茶馆, ces salons de thé sont des lieux où l’on prend plaisir à se rencontrer, discuter, jouer aux cartes ou simplement se prélasser.

Les premières traces écrites des maisons de thé en Chine datent de la dynastie Tang (de 618 à 907) mais elles se sont surtout développées durant la dynastie Qing (de 1644 à 1911) où l'on en trouvait presque à tous les coins de rue.
Les Sichuanais sont connus pour leur style de vie privilégiant les bons côtés de la vie, les sorties entre amis. Le Sichuan n’est pas uniquement connu pour sa cuisine pimentée, mais également pour ses salons de thé : la grâce et le professionnalisme du personnel des maisons de thé du Sichuan sont célèbres dans toute la Chine.

Les salons de thé sont dans l'ensemble très économiques, il n'y a en général pas de consommation minimum et on ne pousse pas vraiment à la consommation. Pour quelques yuans on achète des feuilles de thé, que l'on pourra re-remplir à souhait d'eau chaude et passer ainsi souvent tout l'après midi avec la même consommation, à discuter ou à jouer.
Selon les lieux, l'espace est composé d'une grande salle publique ou plus souvent cloisonnée en petits salons privés dans lesquels on se rend avec ses convives. 

Généralement ces lieux proposent aussi à manger. Il n'y a souvent pas de carte des plats (菜单, Càidān) et les repas sont simples - raviolis, nouilles ou riz accompagnés de quelques légumes. 

Populaire jusque dans les années 1950 la présence de ces salons de thé en Chine a tendance à se raréfier ensuite ils occupent aujourd'hui une place bien moins présente dans la vie des Chinois qu'ils n'en occupaient au début du XX siècle. Certains remarquent cependant un renouveau de ces maisons de thé traditionnelles dans les grandes villes tel que Beijing ou Shanghai.

Il y'a cependant une région où les maisons de thé n'ont jamais disparu et depuis toujours occupent une place particulière dans la vie des gens: le Sichuan.

Que ce soit dans la capitale ou dans de petites villes la vie sociale de nombreux Sichuanais continue à tourner autour du salon de thé, où jeunes et vieux se rencontrent et qui pour certains constitue le troisième lieu de vie après leur logis et leur travail. 
Ces maisons de thé ont toujours quelque chose de commun, un mobilier simple en bambou (le Sichuan étant un grand producteur de bambou), des tables carrées souvent recouvertes de feutrine verte pour pourvoir y jouer au mah-jong, peu de décoration où de choses superflues, parfois quelques plantes ou des calligraphies relatives au thé. On y croise tantôt des médecins locaux ou des liseurs d'avenir, des masseurs ambulants parfois aveugles, des coiffeurs, des «nettoyeurs d'oreilles», qui proposent leurs services.

Souvent situés en intérieur, au détour d'une ruelle, à coté d'un temple ou sous un pont couvert (comme le magnifique pont couvert de Yǎ'ān 雅安), on trouve aussi de nombreux salons de thé à ciel ouvert, comme ceux qui bordent les quais de Chengdu où que l'on trouve sous les arbres de presque tous les parcs publics de la ville. Ces derniers sont particulièrement agréables et permettent d'apprécier le plaisir de boire un thé ou de partager une partie d'échecs chinois à l'ombre d'un arbre. 
Un autre type de salon de thé enfin se trouve au cœur de lieux de spectacles, où sont jouées des représentations théâtrales ou musicales. Souvent ces lieux anciens et magnifiques comportent une partie centrale permettant de se consacrer pleinement au spectacle, entourée de différents espaces publics ou salons privés où l'on peut apprécier le moment en buvant du thé, ou en mangeant. 

Quelque soit le salon de thé, les thés les plus courants sont les thés verts, le thé au jasmin, spécialité omniprésente du Sichuan, et parfois du thé au chrysanthème, autre mélange fleuri courant en Chine. Sur la table outre le thé, se trouvent juste quelques gàiwǎn盖碗 (bol à couvercle) en grosse porcelaine et de l'eau, ni tasse, ni plateau, ici on boit le thé Gàiwǎn chá , 盖碗茶à la mode Sichuannaise :

- quelques feuilles dans le récipient

- un peu d'eau froide (1/4 du total) pour réhydrater les feuilles doucement et éviter qu'elles ne soient brûlées par la chaleur

- ajouter de l'eau chaude

- vider tout de suite en gardant les feuilles grâce au couvercle = le thé est rincé

- profiter pour ouvrir et sentir l'arôme des feuilles

- remplir de nouveau de la même façon (eau froide puis chaude)

- laisser infuser, éventuellement en remuant avec le couvercle

- boire à petites gorgées en retenant les feuilles avec le couvercle, ou bien verser dans des tasses

Surtout si vous allez dans le Sichuan n’hésitez pas de vous attarder dans une maison du thé !



Ecrit par An Anna Kang

1. support : thés et cultures de Chine
2. photos : baidu

















































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